Article publié le 13 Novembre 2022 08:00:00
par Sophie MAXENCE

Urgences Fourrières sauve les chats de l’euthanasie

Helios, ex chat affamé, a été adopté grâce à l'association ©Urgences Fourrières

Grâce à un statut unique en France, cette association bretonne sauve des chats en danger en leur trouvant des adoptants ou des places en famille d’accueil.

Urgences fourrières, basée en Ille-et-Vilaine (35) en Bretagne, a pour mission de placer les chats de fourrière afin de leur éviter l’euthanasie. Ainsi en quatre ans, plus de 4 400 chats ont pu bénéficier d’une solution de sortie. Pour agir, Urgences Fourrières dispose d’un statut unique France : celui d’intermédiaire entre fourrières et associations de protection animale. Cela lui permet aussi bien de placer les animaux en situation critique auprès d’une centaine d’associations partenaires, que de procéder à des adoptions directement en sortie de fourrière, sous contrat associatif.

« Tout a commencé en 2018 lorsqu’une fourrière de la région rennaise a appelé au secours une bénévole d’une association de protection animale, car elle se retrouvait avec 50 chats sans solution de placement, détaille Florence la responsable actuelle d’Urgences Fourrières. Cette bénévole a fait marcher son réseau et a finalement réussi à placer les chats auprès d’associations locales. Petit à petit, d’autres fourrières ont suivi, toujours pour éviter l’euthanasie aux animaux sans solution de placement. »

La bannière de l'association ©Urgences Fourrières

C’est ainsi qu’est née la page Facebook « Urgences Fourrières de Bretagne », initialement gérée par un collectif de bénévoles, pour mettre en relation les fourrières et les associations avec des places disponibles. « Face à la demande croissante, il a fallu se structurer et nous sommes devenus une association à part entière le 16 mars 2020, poursuit Florence. Aujourd’hui nous sommes une équipe de 80 bénévoles pour tenir la page Facebook, auxquels s’ajoutent environ 500 personnes sur le terrain, et nous travaillons avec 8 fourrières en Bretagne. »

Le monde mal connu des fourrières

Par son travail, l’association va à l’encontre des idées reçues sur les fourrières. « Moi la première j’ai découvert plein de choses sur leur fonctionnement et les personnes qui y travaillent, reconnaît Florence. Nos fourrières partenaires se démènent réellement pour les chats qu’elles accueillent. » La responsable regrette ainsi une méconnaissance sur le fonctionnement de ces structures. « Les fourrières sont quotidiennement insultées sur les réseaux sociaux car les gens s’imaginent qu’elles déambulent dans les rues pour attraper les animaux errants, mais ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. »

L'adoption du chat Clic, une des nombreuses belles histoires de l'association ©Urgences Fourrières

Florence rappelle ainsi qu’une fourrière ne peut intervenir que sur mandat d’une mairie. « Le plus souvent les communes déclenchent l’intervention de la fourrière à la suite d’un appel d’un particulier » précise-t-elle. Une fois l’animal en fourrière, celui-ci est nourri, logé et soigné le temps de chercher un éventuel propriétaire, à condition que l’animal soit identifié. A l’issu d’un délai légal de 8 jours ouvrés, si aucun propriétaire ne s’est manifesté, les fourrières font appel à des SPA ou des refuges pour placer l’animal. L’euthanasie intervient en dernier recours.

« Depuis la nouvelle loi contre la maltraitance animale, les fourrières peuvent faire appel aux associations sans refuge et nous en sommes très contents, souligne Florence. Cela permet d’élargir le champ d’action car en pleine période de reproduction des chats, les situations deviennent vite dramatiques, d’autant que les fourrières n’ont pas le droit de refuser l’arrivée de nouveaux animaux. »

Une collaboration étroite dans le même objectif : sauver les chats

Pour parvenir à sauver le maximum de chats, Urgences Fourrières a mis en place un processus bien huilé : « on arrive toujours en bout de course, détaille ainsi Florence. Nos fourrières partenaires commencent par proposer à des SPA et des associations qu’elles connaissent les chats qu’elles doivent faire sortir. Une fois que ses structures ont effectué les premières prises en charge en fonction de leurs disponibilités d’accueil, on intervient pour trouver des solutions aux chats restants. »  

Le chat Cerisier, sauvé de la rue et de l'euthanasie, puis adopté par une famille ©Urgences Fourrières

Plusieurs possibilités s’offrent alors. « Grâce à notre statut particulier, nous pouvons organiser des adoptions par des particuliers directement en sortie de fourrière. Nous avons un protocole bien défini, avec un questionnaire à remplir préalablement par chaque adoptant et une pré-visite effectuée par l’un de nos bénévoles. Nous effectuons ensuite un contrat classique d’adoption et nous demandons un chèque de caution pour la stérilisation. A la différence d’autres associations, nous ne faisons pas payer les adoptions car les frais d’identification et de vaccination ont été assurés par la fourrière et non pas par nous-mêmes. »

Au-delà des adoptions, Urgences Fourrières recherche également des places auprès de ses propres associations partenaires en France, et dispose de son propre réseau de familles d’accueil « le temps qu’une place se libère en association, ou le temps d’organiser le co-voiturage auprès d’une association éloignée géographiquement » précise Florence.

Des campagnes de stérilisation parmi les projets à venir

Du fait de son statut particulier d’intermédiaire, Urgences Fourrières est constamment à la recherche de financements car elle ne dispose pas de sources de revenus. « Or nous avons divers postes de dépenses, comme des frais d’urgence vétérinaire, des frais de fonctionnement pour assurer la sortie des chats auprès des fourrières, des frais de déplacement importants ainsi que des investissements dans du matériel comme des cages sécurisées » liste la responsable.

L’association espère également renforcer son assise financière pour développer ses missions. « Nous avons pour objectif de trapper et stériliser les chats errants car cela n’aurait pas de sens de nous cantonner aux sorties de fourrières. Ce serait comme appliquer un pansement sur une hémorragie. Les conventions avec les communes sont prêtes. Il nous manque encore des fonds, et des bénévoles ! »

 

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