Article publié le 21 Avril 2021 08:00:00
par Sophie MAXENCE

Boules de poils, les premiers pas d’une jeune association

Magali Huyghues des Étages, présidente de l’association Boules de Poils créée en juillet 2020, en pleine période de crise sanitaire, partage son expérience et ses conseils.

Engagée dans le monde de la protection animale depuis de nombreuses années, Magali Huyghues des Étages a décidé, l’été dernier, de créer sa propre association dans la Nièvre (58). Les nombreux obstacles liés à la crise sanitaire n’ont pas entamé sa motivation. Pour Solidarité-Peuple-Animal, la Présidente nous présente son parcours, ses motivations, ses missions, son équipe et partage ses conseils.

Solidarité-Peuple-Animal : Pourquoi avez-vous décidé de créer votre propre association ?

Magali Huyghues des Étages : Nous étions toutes bénévoles dans un refuge SPA, depuis sept ans pour les plus anciennes. Nous avions la même vision de la protection animale, et la même envie de venir en aide aux animaux. Un jour, une phrase lancée à la sauvette a été le déclencheur : « j'aimerai tellement ouvrir mon propre refuge.... » et les huit bénévoles avec lesquelles je me trouvais m'ont dit « on te suit ». Voilà ça a démarré comme ça, simplement.

Patapouf, un des petits protégés de l'association © Boules de Poils 

 

S-P-A : Quelles sont les principales missions des Boules de poils ?

M.H.É : Notre mission est simple : prendre en charge des animaux abandonnés, chiens ou chats, leur donner les soins vétérinaires nécessaires et leur trouver une bonne famille. Pour le moment, nous avons recueilli de nombreux chats, plus ou moins vieux, avec plus ou moins de chance de survivre. On leur a donné toute la force qu'on pouvait, on en a sauvé beaucoup.

S-P-A : Avez-vous rencontré des difficultés particulières en cette période de crise sanitaire ?

M.H.É : Oui, nous avons lancé notre projet le 17 mai 2020, date à laquelle nous avons envoyé notre dossier à la sous-préfecture de Cosne-sur-Loire. Nous étions alors juste après le premier confinement et les délais étaient bien rallongés, à tel point que nous pensions que cela échouerait. Finalement le récépissé de déclaration a été validé le 6 juillet.

Mais on ne s’est pas posé la question de savoir si c'était le moment ou pas, on avait pris notre décision. En attendant d'obtenir la réponse, on avançait dans la réalisation des différents documents nécessaires à la future activité. On y croyait ! Au final, la crise sanitaire n'a pas été un frein, même si elle a beaucoup compliqué les choses.

S-P-A : Quelles sont les principales démarches que vous avez effectuées ?

M.H.É : D’un point de vue administratif, nous avons commencé par envoyer un premier dossier à la sous préfecture et nous avons déclaré notre activité à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). La création des statuts de l’association m'a  notamment demandé beaucoup de réflexion. (NDLR : Il s’agit d’un document qui définit les principaux fonctionnements de l’association dont la composition de l’association et le montant des cotisations d’adhésion.)

En ce qui concerne la formation, nous sommes deux à avoir passé l’attestation de connaissances pour les animaux de compagnie d'espèces domestiques (l'ACACED). J'ai aussi passé l’autorisation de transport d'animaux vivants (TAV) et j’ai suivi une formation d'éducatrice comportementaliste pour chiens. Tout ceci me paraissait le minimum. Là, je suis en train de me renseigner pour suivre une formation de naturopathie animalière.

L'équipe des Boules de Poils presque au complet, seule Sylvie, nouvelle bénévole, manque à l'appel @ Boules de Poils 

 

S-P-A : Pourriez-vous nous présenter l'équipe qui s'est constituée autour des Boules Poils ?

M.H.É : L'équipe est en grande partie constituée de douze bénévoles régulières, qui ont suivi le projet dès le départ, et d’autres personnes devraient nous rejoindre lors de manifestions ponctuelles comme des collectes de nourriture, des brocantes, etc.

S-P-A : Depuis la création de l’association, quel a été le moment le plus marquant pour vous ? 

M.H.É : Pour l'équipe, je pense que c'est lorsque nous avons dépassé les dix adoptions. Tout s'est passé si vite qu'on était toutes sidérées ! A titre personnel, je reste toujours étonnée que toutes les bénévoles aient décidé de me suivre dans cette aventure, tout comme mes parents qui se sont impliqués à fond.

S-P-A : Quelles sont vos projets ?

M.H.É : Nous aimerions recommencer les brocantes, préparer les marchés de printemps et de Noël, et surtout trouver un local.

S-P-A : Quels sont vos principaux besoins ?

M.H.É : Nous avons besoin de soutiens financiers pour justement réussir à acquérir ce local. Nous aimerions aussi trouver de nouvelles familles d'accueil dans les départements de la Nièvre (58), de l’Yonne (89) et du Cher (18).

Découvrez l'histoire de Redbull, dans l'une des dernières annonces de l'association © Boules de Poils

 

S-P-A : Auriez-vous des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient créer leur propre association ?

M.H.É : Il faut être conscient que créer et gérer sa propre association nécessite beaucoup de temps, de volonté, et génère du stress. Pour ma part, cela me prend entre 8 à 10 heures par jour pour gérer : les appels téléphoniques, les rendez-vous chez le vétérinaire, l'administratif, les réunions, les mises à jour sur Facebook, l'inscription de nos loulous sur les différents sites, les soins et la socialisation des chats en famille d'accueil, les collectes et autres manifestations, etc.

D’un point de vue plus pratique : il faut aussi bien connaître le secteur où l’on souhaite s’installer, en regardant si les mairies des communes aux alentours sont prêtes à s'investir, et s’il y a suffisamment de grandes surfaces pour pouvoir réaliser les collectes pour l'ensemble des associations déjà en place, sans se marcher sur les pieds.  Il ne faut pas non plus attendre d'être en place pour trouver des familles d'accueil, et mieux vaut bien se renseigner sur tous les termes juridiques, surtout lors de la rédaction des formulaires d'adoption. Il faut également trouver un bon vétérinaire avec qui on entretient de bonnes relations, et développer une bonne entente avec les associations et/ou refuges à proximité.

S-P-A : Quel est votre plus grand bonheur en tant que responsable des Boules de Poils ?

M.H.É : Nos premiers chats sont arrivés fin août et aujourd'hui nous sommes à 50 adoptions : 4 chiens et 46 chats. N'est ce pas formidable ? Voilà la vraie récompense. Nous savons que 50 animaux sont choyés et heureux.

Je tenais également à remercier toute mon équipe qui est devenue ma seconde famille, mes parents, notre vétérinaire de Neuvy-sur-Loire et le maire de Bonny-sur-Loire, tous les adhérents et les adoptants ainsi que tous les commerces qui ont accepté de placer dans leur boutique une de nos boites de collectes. Sans toutes ces personnes, je n'aurais rien pu faire. Merci d'être là fidèles à mes côtés, pour votre confiance et votre soutien.

 

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