Article publié le 16 Mars 2021 09:00:00
par Sophie MAXENCE

Collectes de nourriture au ralenti : « il ne faudrait pas que ça dure »

En raison de la crise sanitaire et des mesures de sécurité à respecter, beaucoup d’associations ne peuvent plus organiser de collectes d’aliments dans les supermarchés ; ce qui les prive d’une source importante de nourriture, et de contacts locaux… 

Le refuge du CAPPA SPA Pays du Neubourg, dans le département de l’Eure (27), s’occupe de chiens placés en familles d’accueil bénévoles, des chats de son refuge ainsi que de chats libres. Pour tout ce petit monde, l’association a besoin de trouver de la nourriture en quantité et en qualité suffisante.

En temps normal, l’association mène des campagnes de collecte dans un réseau de supermarchés qu’elle a développé au fil des ans et avec lesquels elle a l’habitude de travailler. Mais la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid 19 a bouleversé durablement ce fonctionnement.

Lors du premier confinement au printemps dernier, l’ensemble des collectes ont été mises à l’arrêt. Si depuis les mesures se sont assouplies, les supermarchés sont toujours soumis à des règles sanitaires strictes. « Les établissements ont des contraintes de place. Celui dans lequel nous allions habituellement et avec lequel on fonctionnait bien ne peut plus nous recevoir car il dispose d’une entrée très petite ; or, il est vrai que si on réduit encore l’espace en mettant des charriots pour recevoir les dons, il y a un vrai risque d’attroupement » détaille la présidente du refuge de CAPPA, Martine Fouques.

« Nous avons été obligés de sortir beaucoup d’argent de notre budget »

Privé de ce point de collecte depuis maintenant un an, l’association déplore un « gros manque de rentrée de nourriture » qui peut à la longue « devenir problématique. Il ne faudrait pas que ça dure » annonce Martine Fouques. Pour tenir, le refuge remplace une partie des dons de nourriture par des achats. « Nous avons été obligés de sortir beaucoup d’argent de notre budget. Nous sommes toujours très juste financièrement mais pour le moment nous sommes beaucoup aidés par des bénévoles qui achètent eux-mêmes de la nourriture pour les animaux. »

La structure peut par ailleurs compter sur des aides ponctuelles et extrêmement bienvenues de certaines entreprises, mobilisées aux côtés des refuges depuis le début de la pandémie, comme la Normandise ou Purina.

Loin de baisser les bras, l’association cherche aujourd'hui de nouveaux points de collecte et mène ainsi un gros travail de prospection pour trouver des supermarchés avec des capacités d’accueil suffisantes. Le refuge de CAPPA se réjouit ainsi d’avoir trouvé un nouvel établissement pour mener une collecte de nourriture, même si cette grande surface se trouve à une trentaine de kilomètres du refuge ce qui rend la logistique plus compliquée à gérer.

« En plus de collecter la nourriture on développe des contacts et c’est très important »

Pour pallier le manque de nourriture, Martine Fouques teste également de nouveaux dispositifs. Elle a ainsi mis en place un système de drive, permettant aux particuliers de commander les produits nécessaires à l’association, que cette dernière va elle-même récupérer au supermarché.  

Facebook @ Martine Fouques

 

Mais il est difficile de trouver une véritable alternative aux opérations de collectes, car ces actions permettent également de donner de la visibilité aux activités de l'association et de créer du lien avec les habitants locaux. « En plus de collecter la nourriture on développe des contacts et c’est très important. On arrive souvent à placer des animaux lorsqu’on présente des affichettes de nos chats à l’adoption aux personnes rencontrées dans les grandes surfaces. »

« Nous aimerions trouver des bénévoles pour mener des collectes et prospecter »

Afin de poursuivre ses collectes, le refuge de CAPPA a donc besoin d’étoffer son réseau de bénévoles. « En nous éloignant de notre secteur, nous avons besoin de trouver des gens plus près des supermarchés qui nous acceptent » explique Martine Fouques.

Actuellement, l’association recherche donc des volontaires aux environs de Brionne et de Bernay dans l’Eure (27). « Nous aimerions trouver des personnes dans ces secteurs pour mener des collectes, et prospecter autour de chez elles pour trouver des supermarchés qui accepteraient d’accueillir l’association. Pour cela, il faut d’abord obtenir un accord de la direction. Puis notre association confirme l’opération par courrier et donne le matériel nécessaire au bénévole, c’est à dire des flyers à distribuer et des documents sur l’association et le refuge. »

Par ailleurs, il est possible d'aider le refuge avec des dons de nourriture, plus que jamais d’actualité, ainsi que les soutiens financiers pour permettre à l’association d’acheter l’alimentation manquante et continuer à assurer les autres frais essentiels, comme les dépenses vétérinaires.

 

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