Article publié le 23 Novembre 2019 11:30:00
par Natalie PILLEY

Trouver des familles d'accueil : le casse-tête des associations

Avant l'adoption définitive, de nombreuses associations essayent de placer en famille d'accueil les animaux recueillis, le temps de trouver pour eux le foyer idéal. Quels sont les obstacles à la mise en place de cette formule ?

"Trouver une famille d'accueil ? C'est vraiment le nœud du problème, et l'une de nos plus grosses difficultés", soupire Jean-François Gélébart, président de "L'école du chat de Quiberon" (Morbihan). Un constat parfois amer, évoqué par la plupart des responsables de refuges - et qui, d'ailleurs, ne concerne pas uniquement les chiens et chats.

Malgré le dévouement des responsables, la vie en refuge peut être source de stress© Shutterstock

Ainsi Julie Vuillerme, vice-présidente de "Poils de tendresse" (Alpes-Maritimes), nous confie-t-elle être "constamment à la recherche de familles d'accueil pour nos lapins" !

Deux questions essentielles se posent alors : pourquoi les refuges ont-ils besoin de familles d'accueil, et pourquoi sont-elles si difficiles à trouver ?

La promiscuité, source de stress

On le sait : les refuges sont saturés. Et avant de trouver l'adoptant idéal pour tel ou tel animal, il peut se passer beaucoup de temps…

Or, certains animaux ont beaucoup de mal à supporter la vie en collectivité. Pour ceux-là, la promiscuité est source de stress et de maladies. Il est alors urgent de les envoyer dans un véritable foyer, même s'il n'est que temporaire.

Temporaire, voilà le mot-clé ! "C'est le principe même d'une famille d'accueil, explique Agnès Féraud, présidente de l'association "4 pattes sans toit" (Drôme) et elle-même famille d'accueil dans son village. Il faut vraiment le voir comme une étape".

Une étape idéale pour évacuer le stress du refuge, mais aussi pour identifier au mieux l'adéquation entre l'animal et son futur foyer : "La famille d'accueil connaît l'animal par cœur, insiste Agnès Féraud.

Le passage en famille d'accueil : idéal pour savoir si l'animal aime les enfants ! © Shutterstock

Elle sait mieux que personne si l'animal s'entend bien avec les enfants, s'il grimpe sur les lits, dans quelles circonstances il aboie… Cela facilite vraiment l'adoption. C'est grâce à cette période de transit que l'on pourra ensuite placer l'animal dans le meilleur foyer possible, pour lui comme pour ses futurs maîtres".

Des animaux souvent craintifs

Encore faut-il arriver à les trouver, ces familles d'accueil… "Pas si simple !  reconnaît Marie Buquet, très engagée dans la protection animale. Par exemple,  souvent les gens ont peur de prendre des chats des rues, parce qu'ils sont craintifs. Il faut aussi que les familles disposent chez elles d'une pièce pour la quarantaine -  personnellement, je demande au minimum 15 jours de quarantaine pour les chats des rues".

D'une façon générale, accepter d'être famille d'accueil suppose un amour des animaux immense… et totalement désintéressé. Même si l'association prend en charge tous les frais vétérinaires (et parfois aussi la nourriture, comme c'est le cas pour "4 pattes sans toit"), ce n'est pas toujours facile de trouver des personnes capables d'un tel dévouement.

Gérer une période difficile

Surtout pour une période donnée qui n'est vraiment pas la plus facile !  "Quand on est famille d'accueil, on récupère généralement un animal en traumatisme, et pas propre, résume Agnès Féraud. Il faut le laver, le soigner, éventuellement se lever la nuit pour le biberonner...  Et une fois qu'il est remis en état, on s'en sépare".

La peur de s'attacher

Justement, voilà un autre obstacle rencontré par les associations en quête de familles d'accueil : certaines personnes refusent simplement parce qu'elles ont peur de s'attacher à l'animal. "Chez "4 pattes sans toit", il arrive qu'une famille d'accueil adopte l'animal, et de toute façon elle est prioritaire, explique Agnès. Mais ce n'est pas la norme. La plupart du temps, nos familles – nous en avons une cinquantaine très active - savent parfaitement que l'animal est en transit. Et elles en reprennent un quand le précédent est parti – soit dans la foulée, soit après une petite pause".

Exemple d'annonce passée en mars 2019 par "L'école du Chat de Quiberon" ©Solidarité-Refuges

Vous êtes une association ? Passez une annonce sur Solidarité-Refuges pour demander des familles d'accueil dans votre région ! Vous êtes un particulier qui accepterait d'être famille d'accueil ? Faites-le savoir à travers une annonce !  Le mode d'emploi est ici, en cliquant sur "comment ça marche"

Découvrez ici l'annonce de "4 pattes sans toit" demandant des familles d'accueil

Et le profil de l'assocation "4 pattes sans toit"