par Sophie MAXENCE
Le « trappage », une opération aussi délicate qu’essentielle
La capture des chats errants est au cœur des missions des associations de protection animale qui ont pour objectif le maintien et le soin des populations de félins dans les communes.
« L’objectif du trappage est de venir en aide aux animaux errants, c’est ce qu’il y a de plus important pour une association comme la nôtre qui a été créée dans ce but » affirme Isabelle Bourguigon, présidente de l’association Les AristoChats Neuvillois. Grâce aux actions de captures menées par des structures de protection animale, la prolifération des chats errants est limitée, tout en évitant les euthanasies et en offrant aux animaux de meilleures conditions de vie.
Sensibiliser et travailler avec les communes
Depuis la loi du 6 janvier 1999, les chats errants peuvent acquérir le statut de « chat libre » s’ils sont stérilisés et identifiés au nom d’une commune ou d’une association. Cela permet aux chats les plus sauvages de vivre en liberté, de bénéficier d’un nourrissage régulier ainsi que d’un suivi sanitaire. Il s’agit ainsi d’une alternative à la fourrière, encouragée par une évolution de la loi en 2015 qui stipule qu’un maire doit justifier de son recours à la fourrière et de son refus de mettre en œuvre un programme de stérilisation.
Pour mettre en œuvre de tels programmes, les communes passent ainsi des contrats avec des associations, qui vont réaliser le « trappage », c’est à dire la capture de chats non identifiés, n’appartenant pas à un propriétaire et vivant en groupe dans un lieu public. « A l’heure actuelle nous travaillons avec une petite dizaine de communes, détaille Mathilde Leblond, bénévole à l’École du chat libre de Bordeaux. On essaie de sensibiliser le plus possible les maires à cette problématique, mais nous ne pouvons pas signer plus de conventions que ce que nous avons déjà, faute de bénévoles pour assurer les actions de trappage et de nourrissage des animaux. »
« Ce n’est pas anodin de faire du trappage »
Les associations ont donc régulièrement besoin de renfort pour mener des actions de trappage, même si l’opération nécessite une certaine expérience. « Nous ne sommes que quatre bénévoles au sein de l’association à effectuer des captures de chats, détaille ainsi Isabelle Bourguignon. Cela nécessite un apprentissage et beaucoup de bienveillance, car ce n’est pas anodin de faire un du trappage, il ne faut pas faire n’importe quoi avec l’animal. » A l’École du chat libre de Bordeaux, les nouveaux venus sont toujours accompagnés de bénévoles aguerris pour leur première capture. « On recommande aux volontaires de venir plusieurs fois à l’association pendant les permanences afin d’observer le fonctionnement global de la structure et voir si cela leur convient, détaille Mathilde Leblond. En général j’envoie un mail une fois par semaine pour les interventions prévues la semaine suivante, et voir qui est disponible. Les nouveaux peuvent alors se proposer. »
Une opération de confiance
Pour attraper les chats sans danger, et de manière la moins traumatisante pour eux, les associations utilisent en générale des cages-trappes. Il s’agit de cages munies d’un système de basculement permettant la fermeture automatique des portes, actionné par le mouvement du chat lorsqu’il se trouve à l’intérieur de la cage.
Pour réaliser cette opération, il faut tout d’abord mettre le chat en confiance : « nous commençons par installer des cages-trappes sur des sites identifiés, sans en activer le mécanisme, explique Isabelle Bourguignon. A l’intérieur de ces cages, nous disposons de la bonne pâtée afin d’attirer les chats et les familiariser avec ce nouvel objet. Puis, le jour où nous avons prévu un rendez-vous chez le vétérinaire, nous mettons les cages en état de marche. Il est impératif, une fois le chat enfermé, de couvrir la cage avec une couverture pour l’aider à s’apaiser. »
Les chats attrapés sont stérilisés et identifiés. Ceux qui ne peuvent être proposés à l’adoption, car trop sauvages, sont replacés sur leur site d’origine. « Nous avons surtout des personnes qui se proposent pour devenir familles d’accueil, souligne Mathilde Leblond. La partie capture fait moins rêver, car il y a moins de contact avec les animaux. Mais l’objectif est de prendre soin d’animaux tout en leur assurant leur liberté, cela reste une belle motivation ! »
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