Article publié le 14 Décembre 2018 10:00:00
par Katia RENARD

5 questions à se poser avant de devenir famille d’accueil

La famille d’accueil est une alternative à la surpopulation des refuges mais aussi à la difficulté de faire adopter certains de leurs pensionnaires qui nécessitent une garde particulière. Pour certains particuliers, c’est l’occasion de donner, même provisoirement, la chaleur d’un foyer à un animal qui ne supporte pas la vie en box. Mais avant de s’engager, cinq questions essentielles doivent être abordées.

Prendre un animal chez soi est un engagement. Même lorsqu’il s’agit d’être famille d’accueil, c’est-à-dire d’accueillir temporairement, un chat ou un chien, le foyer doit prendre en considération tous les aspects de la prise en charge. Qu’ils soient financiers, affectifs ou simplement pratiques.

1-Qui peut devenir famille d’accueil ?

A priori tout le monde. Pour cela, il suffit d’en faire la demande auprès d’un refuge ou de consulter les annonces qui proposent certains animaux à ce type d’accueil. Mais comme pour une adoption pleine et entière, le refuge qui est le propriétaire de l’animal va s’enquérir des motivations de la famille qui souhaite accueillir et des conditions d’accueil qu’elle propose. Ainsi, si vous vivez en appartement et ne sortez jamais ou peu, le refuge peut douter de votre capacité à donner une vie adaptée à un chien qui a besoin de sorties régulières ou d’une dépense physique intense. Il vous proposera un autre profil d’animal, plus en adéquation avec votre mode de vie.

2-Puis-je avoir déjà un animal qui m’appartient ?

Bien évidemment ! Une famille d’accueil a même souvent son ou ses animaux et sa démarche consiste à donner une famille aimante à un autre qui a moins de chance que le sien. Il est même possible pour une même famille d’accueillir plusieurs animaux. Par exemple, une fratrie de chatons le temps du sevrage, ou de chiots, sans excéder un certain nombre toutefois. Ainsi, la SPA ne confie jamais plus de deux animaux à une même famille afin de ne pas créer un refuge, même petit, en plus du refuge.

Avoir déjà un animal est en outre une preuve d’expérience, de savoir-faire. C’est aussi la possibilité de donner une compagnie à son propre animal.

3-Quels sont les animaux proposés en famille d’accueil ?

Cela dépend des structures. Tous les animaux vont en famille d’accueil quand ils proviennent d’une association qui n’a pas de refuge, c’est-à-dire de bâtiments avec des boxes et des chatteries pour les héberger.

Pour celles qui ont un refuge, les animaux prioritairement proposés sont ceux qui ne supportent pas ou plus la vie en box. Un chat qui ne peut pas vivre dans un groupe, un chien qui est traumatisé par l’abandon, un vieil animal déprimé par des années de refuge…

Certains animaux malades ou convalescents qui nécessitent une attention particulière et des soins seront mieux chez un particulier. Car ils ont besoin d’une personne capable de veiller sur eux à chaque instant et/ou d’assurer des visites chez un spécialiste. Une charge difficile pour le personnel d’un refuge déjà très sollicité.

En période de forte affluence, comme l’été, les refuges peuvent aussi faire appel aux familles d’accueil pour absorber les animaux qui mettraient les structures dans une situation de surpopulation et exposeraient les animaux à l’euthanasie dans les fourrières au delà du délai légal.

Enfin, les chiots et chatons non sevrés sont souvent confiés à des familles d’accueil, le temps du biberonnage qui nécessite une totale disponibilité.

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Les chatons non sevrés sont souvent confiés à une famille d'accueil car leur biberonnage est une activité à temps plein !

4-Qui prend en charge financièrement l’animal ?

Le refuge reste le propriétaire légal de l’animal qui est confié à une famille. A ce titre, il assume les dépenses inhérentes à sa détention. Mais souvent, la prise en charge dépend des accords avec le refuge ou l’association. Pour les dépenses vétérinaires, elles sont en totalité assumées par le refuge qui peut imposer, en revanche, le professionnel de santé (en général, celui avec lequel il travaille régulièrement). Il peut arriver, en cas d’urgence, que la famille fasse appel à un autre praticien, mais cela doit se faire en total accord avec le refuge.

Concernant la nourriture, la famille d’accueil inclut souvent celle de l’animal accueilli dans les frais de la famille (comme pour son propre animal), tout comme les jouets et accessoires. Mais beaucoup d’associations et de refuges fournissent un kit d’accueil de l’animal confié (panier, bac à litière, gamelles, etc.) C’est au cas par cas. L’objectif étant de ne pas faire peser sur le budget familial la prise en charge de l’animal.

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Les frais vétérinaires sont pris en charge par le refuge.

4-Puis-je adopter l’animal accueilli provisoirement ?

Si aucune obligation d’adoption n’est associée à la prise en charge d’un animal en famille d’accueil, il faut avouer que certaines d’entre elles finissent par garder leur petit pensionnaire. Soit parce qu’elles s’y sont attachées, soit parce que l’animal ne trouve pas d’adoptant définitif et termine sa vie chez sa famille d’accueil.

Mais beaucoup d’associations qui recueillent des animaux n’ont pas de refuge et ne fonctionnent que sur le système de la famille d’accueil. Les animaux sont alors proposés à l’adoption via des annonces, sur un site, une page de réseaux sociaux… pour trouver un foyer définitif.

5-Le refuge contrôle-t-il la famille d’accueil ?

Bien sûr. Il reste le propriétaire de l’animal et doit, à ce titre, s’assurer que tout va bien pour lui. Mais ce « contrôle » n’est pas lié à un manque de confiance vis-à-vis de la famille accueillante. C’est plutôt la preuve qu’il ne se désintéresse pas du sort de l’animal qu’il lui a confié. Ces visites permettent de faire le point sur des soins, une évolution psychologique pour un animal qui était en détresse en refuge, et une adoption en vue. C’est aussi l’occasion pour la famille de relayer des informations sur le comportement de l’animal, afin d’adapter le profil d’une potentielle famille adoptante. Souvent, une famille d’accueil compte parmi elle un ou plusieurs bénévoles qui œuvre auprès de refuge. Si bien que le lien entre les deux n’est jamais rompu…