Article publié le 10 Juin 2022 19:00:00
par Sophie MAXENCE

Première identification : le rôle clé des acteurs de la protection animale

À l’occasion de la semaine nationale de l’identification portée par l’I-CAD, retour sur les actions de terrain menées par les associations, les refuges mais également les mairies qui ont permis à plus de 300 000 chats et chiens errants ou abandonnés d’être identifiés en 2021.

Du 6 au 12 juin, l’I-CAD, en charge de la gestion du fichier national d’identification des carnivores domestiques, et le ministère de l’Agriculture et l’Alimentation, organisent la 4e édition de la semaine nationale de l’identification des chiens et des chats. L’objectif de cette opération est de « faire de l’identification des chiens et des chats un réflexe pour tout possesseur ».

Rappelons que la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale a rendu obligatoire l’identification de tous les chats domestiques avant l’âge de 7 mois, et des chiens avant l’âge de 4 mois. Auparavant, cette obligation était réservée aux chiens nés après le 6 janvier 1999 et aux chats nés après le 1er janvier 2012. S’il est encore trop tôt pour mesurer les effets cette évolution, elle intervient dans un contexte général de prise de conscience : selon l’I-CAD, plus de 1,5 millions de chiens et chats ont reçu leur première identification en 2021, ce qui représente une hausse de 14% pour les chats par rapport à 2020 et de 6% pour les chiens.

Parmi ces animaux, 336 527 très exactement ont pu être identifiés par des acteurs de la protection animale. Dans le détail, les chiffres révèlent un important travail réalisé sur le terrain auprès des félins. En effet, si plus de 9 chiens sur 10 sont identifiés pour la première fois par un particulier, chez les chats en revanche, plus d’1 sur 4 est pucé ou tatoué au nom de refuges, de refuges avec fourrières et d’associations.

Plus d’1 chat sur 2 n’est pas identifié en France

Ces actions sont essentielles car le manque d’identification touche principalement les chats. On estime en effet que plus d’1 sur 2 n’est pas identifié en France, ce qui a des répercussions directes sur l’activité des associations de protection animale et la gestion des populations de chats des rues. « S’il y avait plus d’animaux identifiés, les refuges seraient moins saturés et il y aurait certainement moins de ramassage de chats errants et d’euthanasies derrière » explique Martine Fouques à la tête du refuge CAPPA SPA Pays du Neubourg, dans l’Eure (27).

Des centaines d’associations récupèrent ainsi des chats non identifiés, pour les sauver, les soigner, les stériliser et les mettre en règle afin de leur donner un statut, qu’il s’agisse de celui de chat libre, c’est à dire stérilisé et identifié au nom d’une association ou d’une commune et relâché sur son site d’origine, ou de chat proposé à l’adoption ce qui participe activement à la promotion des acquisitions responsables.

 

Les mentalités doivent encore évoluer

Car du chemin reste  à parcourir pour rendre l’identification des animaux par leur propriétaire automatique. Réalisée obligatoirement par un vétérinaire lors d’un bilan de santé, l’identification permet non seulement d’attester des soins reçus et de collecter les informations sur l’état de santé de l’animal pour mieux le protéger, mais également de prouver son existence, ses origines et de faire le lien avec son détenteur en cas de perte.

« Si tous les chats et les chiens étaient identifiés depuis leur plus jeune âge, cela éviterait les abandons sauvages, les pertes, ou bien encore les animaux morts sur le bas-côté et les maîtres qu’on ne peut même pas prévenir » souligne Véronique Allo, trésorière de L'École du Chat de Fourges (27). Cette dernière aimerait que l’obligation en matière d’identification des animaux soit accompagnée d’un système efficace de vérification pour être véritablement suivie. Tout comme Martine Fouques de CAPPA, qui pointe la difficulté de mettre en application les amendes prévues en cas de non-respect de la législation en vigueur. Les propriétaires de chiens, et de chats (depuis 2020), non-pucés ou non-tatoués s'exposent en effet à une amende de 750 €. « Sachant que personne ne peut faire constater à qui appartient l’animal pour donner l’amende au propriétaire, ça ne sert pas à grand-chose » regrette la présidente.

 

Le saviez-vous ?
Dans le cadre de sa campagne nationale d’identification, l’I-CAD soutient régulièrement différents acteurs de la protection animale. Cette année, un appel à projet a été lancé afin de promouvoir des actions en faveur des chiens et des chats. Sur 76 dossiers reçus, trois initiatives ont été sélectionnées et bénéficieront chacune d’un soutien de 5 000€. Deux associations « coup de cœur » du jury vont également recevoir un soutien matériel, tandis qu’un prix spécial va être remis à une association œuvrant auprès des vétérinaires et des auxiliaires spécialisées vétérinaires. L’appel à projet sera renouvelé pour l’édition 2023.