Article publié le 08 Mai 2022 13:00:00
par Sophie MAXENCE

Association Le Yéti : la jeunesse engagée pour la protection animale

Créée en 2020 dans le Val-d’Oise par une étudiante et un groupe d’amis d’enfance amoureux des animaux, cette jeune association prend en charge chats, chiens et NACs, et a pour projet la création d’un refuge d’ici la fin de l’année.

« L’association a commencé avec un groupe d’amis d’enfance, on a tous entre 19 et 21 ans. Puis d’autres membres un peu plus âgés nous ont rejoints » explique Solène Huet, vice-présidente, 20 ans et actuellement en formation pour devenir aide-soignante vétérinaire. L’histoire de l’association Le Yéti a commencé en 2019, lorsque qu’une étudiante amie de Solène, Léa Pottier, a trouvé un chat très mal en point sur le chemin de la gare. Elle décide alors de retourner chez elle pour prendre une cage de transport et emmener l’animal blessé chez un vétérinaire. Une tempête de neige s’est déclarée à peine le chat récupéré par Léa, ce qui vaudra au matou le nom de Yéti.

Grâce à la pugnacité de Léa, le chat, non identifié ni vacciné, a pu être pris en charge par une association (pour laquelle la jeune femme est devenue famille d’accueil) et finalement adopté. Si tout est bien qui finit bien pour l’animal, ce premier sauvetage a été pour Léa une vraie prise de conscience et l’acte fondateur de son action. « Lorsqu’elle a fait des recherches pour trouver une association, elle s’est rendue compte que c’était très difficile. Quand elle a vu à quel point cela manquait, et qu’il devait y avoir beaucoup d’autres animaux dans le besoin, Léa a décidé de créer sa propre association » détaille son amie Solène. L’association Le Yéti a ainsi été officiellement créée en juin 2020, à Taverny dans le Val-d’Oise (95). 

L'équipe de l'association © Le Yéti
 

« Les jeunes ont envie de s’investir »

Sous l’impulsion de Léa, plusieurs de ces amis d’enfance ont rejoint l’association et apporté chacun leurs compétences, en tant que chargés de mission, gestion des réseaux sociaux ou bien encore graphistes. « A part Léa, nous n’avions pas vraiment d’expérience dans le milieu de la protection animale, mais nous avons tous été réunis par notre amour des animaux » explique Solène Huet. A travers la composition de son équipe, l’association se démarque ainsi par sa présentation et ses communications. « On a voulu que nos visuels rendent une impression de joie. On est un groupe de jeunes à avoir créé ça, on veut que ça reste convivial et joyeux même si ce qu’on voit ne l’est pas toujours. On veut que ça attire les gens et que ça leur donne envie de s’impliquer » commente la vice-présidente.  

A l’instar du Yéti, plusieurs associations créées par des jeunes voient le jour, et pour Solène, la relève est bel et bien là : « Il nous est arrivé de faire une conférence avec un petit groupe de collégiennes qui s’intéressaient à la protection animale. Elles nous demandaient déjà comment on crée une association et un refuge. Ça avait l’air de vraiment les intéresser, alors qu’elles avaient 14 ans. Maintenant les jeunes ont vraiment envie de s’investir dans différentes causes, et la protection animale en fait partie. »

Totoro, un chaton récupéré dans une boîte à chaussure et pris en charge par l'associarion © Le Yéti
 

La création d’un refuge est prévue d’ici la fin de l’année

Dans ce domaine, les besoins ne manquent malheureusement pas comme a pu le constater l’association Le Yéti. « On a créé notre association en 2020, donc nous avons dû faire face à beaucoup d’abandons de lapins de la part de particuliers qui avaient acheté ces animaux pendant les premiers confinements, sans vraiment se rendre compte de l’investissement que ça représente, détaille Solène. Par ailleurs, nous nous sommes lancés au mois de juin, donc on a tout de suite eu à faire à la période des naissances non contrôlées de chatons. »

Le Yéti mène tout un travail auprès des chats des rues et dispose d’un site de nourrissage pour ses chats libres à Taverny. Elle s’occupe également de trois colonies, à Taverny, Gonesse et Mantes-la-Jolie. Elle prend aussi en charge des Nacs abandonnés par des particuliers ou sauvés de laboratoires, en lien avec l’association GRAAL notamment, et des chiens confiés par la Brigade de protection animale (BPA).

Pour mener l’ensemble de ces actions, Le Yétis fonctionne, pour le moment, uniquement avec des familles d’accueil. Mais l’association, qui a reçu des subventions du gouvernement dans le cadre de France Relance, compte se développer en créant, d’ici la fin de l’année, son refuge qui devrait être installé dans la commune de Beauchamp.

Tango et Denver, deux protégés de l'asscoiation © Le Yéti

« On a toujours besoin de monde »

En attendant, Le Yétis recherche activement de nouvelles familles d’accueil, surtout celles pouvant accueillir des mamans avec leurs chatons, afin d’affronter la période de reproduction des chats qui se déroule du printemps jusqu’à la fin de l’été. « Certains de nos chatons récupérés l’année dernière sont toujours dans leur famille d’accueil ce qui nous bloque pour de nouveaux sauvetages » explique Solène qui constate un véritable frein au niveau des adoptions. « Cela a aussi des conséquences sur nos finances, ça nous limite beaucoup pour les nouvelles prises en charge. »

Le Yéti veut donc aujourd’hui mettre l’accent sur les adoptions, en encourageant les particuliers qui veulent vivre avec un animal à se rendre dans les associations, et sur le bénévolat : « on cherche des personnes pour être familles d’accueil, mais aussi faire du covoiturage ou des opérations de trappage… on a toujours besoin de monde » assure Solène.

 

Pour contacter l’association, retrouvez son profil sur sa page Le Yéti